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Epoque romaine
BIELLE tire probablement son nom de l’occupation romaine réalisée par César en 51 avant J-C et son lieutenant Publius CRASSUS.
Mosaïques, sarcophages et colonnes de marbre sont autant de vestiges de cette époque et le nom de BIELLE dérive par transformations successives de “vila” :
– Vila en 1154
– Villa de san Vivian en 1355
– Biela en 1614 (moment de plein essor de la ville).
En effet un Magister (sorte de préfet romain) édifia la “vila”, siège administratif dépendant du diumvir d’Oloron (sorte de “super-préfet”), qui a donné son nom à la localité promue au rang de “Capduhl” (chef-lieu) de la vallée.
L’influence romaine ne se limitera pas à l’établissement d’une administration mais entrainera également une révolution économique par l’introduction de la culture céréalière (millet, seigle et orge) qui permit le développement de la plaine de BIELLE tandis que les régions hautes continuaient à s’adonner au pastoralisme ovin et bovin.
Epoque visigothique
La décadence de l’empire romain laissa la porte ouverte aux envahisseurs dont les goths furent les plus entreprenants.
Sous le commandement d’Euric, chef des goths de l’ouest (visigoths), ils déferlèrent de l'”Espagne” sur la Gaule, des Pyrénées jusqu’à la Loire.
Mais le royaume d’Euric s’effondra sous le reigne de son fils Alaric qui fut vaincu en 507 par Clovis à Vouillé. Dès lors, du VIe siècle jusqu’au XVe, tous les descendants des goths qui n’avaient pas reflué en “Espagne” durent subir la dure condition des “cas-goths” (chiens de goths) ou “cagots” :
– ils n’avaient pas droit à un patronyme
– ils ne pouvaient se marier qu’entre eux et seuls les métiers du bois leur étaient permis (charpentier, menuisier)
– ils devaient porter sur leur vêtement une crête rouge “crestiau”
– ils ne pouvaient pénétrer dans l’église que par des portes réservées, utiliser un bénitier réservé marqué d’une tête d’homme et n’assistaient à l’office que séparés des autre fidèles.
– leur inhumation se faisait dans un cimetière spécial.
L’épisode normand
Du VIe siècle au IXe siècle les invasions se succédèrent jusqu’aux normands de 840 à 877.
Ces derniers arrivèrent par le Gave d’Ossau et les habitants du bas-Ossau (Arudy) refluèrent vers BIELLE pour s’y retrancher dans un vestige romain.
Sous le commandement du jeune seigneur de Béon ils résistèrent aux assaillants qui décidèrent de prendre par ruse la jeune épouse du seigneur de Béon, la belle Margalicte, proposant sa liberté contre la rédition de la place forte.
Cette proposition fût rejetée par le seigneur de Béon qui défia le chef normand en un combat singulier dont l’issue devait déterminer le sort de son épouse et celui de la vallée.
Le jeune ossalois, svelte et rapide, s’agenouilla avant d’engager le combat et fit la promesse d’élever une chapelle en l’honneur de la vierge si l’issue du combat lui était favorable. Aprés une interminable lutte, d’un coup de hâche, le seigneur de Béon décapita le colosse normand faisant fuir ses soldats.
A cet endroit même fût édifiée la chapelle Notre Dame de l’Ayguelade, à l’entrée Nord de BIELLE.
Jusqu’à la fin du siècle dernier un pélerinage avait lieu une fois par an à cette chapelle, la procession était menée par le premier magistrat de Béon.
Le régime féodal en Ossau
De Charlemagne à Louis XIV subsista un régime féodal relativement particulier. Le fondement du droit féodal reposait sur les maximes :
“Nul seigneur sans titre
Nul terre sans seigneur”
qui poussaient à la progression du nombre de seigneuries.
Or jusqu’au XIIe siècle les ossalois vécurent relativement libres et indépendants sous les vicomtes Centulle avec lesquels ils avaient établis une charte des libertés appelée “for” et sur laquelle ils ne voulaient pas revenir.
Et c’est ainsi que les nouveaux hobereaux ne pouvaient exercer un rôle important face à la collectivité ossaloise trés organisée.
La Jurade
La nomination de jurat était la plus importante au sein de la communauté ossaloise. Ils avaient les fonctions de juge de police, d’administration des biens communaux et de représentation aux assemblées de la Jurade.
Cette dernière se tenait dans le “Segrary” à BIELLE à partir de 1355. Petite salle voutée située dans la sacristie de l’église Saint Vivien de BIELLE où l’on accède de l’extérieur par un escalier en pierre. Dans ce segrary se trouve un coffre en bois à trois serrures différentes dont les clefs respectives étaient attribuées :
– au jurat de BIELLE (vic du milieu)
– au jurat de Laruns (vic d’en haut)
– au jurat de Sainte Colome (vic d’en bas).
Ils arrivaient avant midi, assistaient à la messe puis se rendaient dans le segrary à leur place déterminée par un tableau mural.
Les jurats de Laruns présidaient la séance qui commençait par une prière prononcée par ceux de BIELLE. La séance se déroulait et les délibérations étaient prises à la majorité des voix.
Quiconque voulait émettre un avis devait parler debout et la tête découverte, celui qui interrompait ses collègues payait un pot de vin à la compagnie.
La jurade était investie d’une autorité morale en laquelle tous les ossalois avaient une confiance inébranlable.
Elle assurait :
– le bien-être matériel des habitants
– le respect des privilèges de la vallée contre l’autorité seigneuriale.
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